13.7.09

Éloge du cliché, du pléonasme et de l'expression creuse.

DRAME À SAINT-FERDINAND

Un individu mineur a perdu le contrôle son véhicule avant de frapper de plein fouet une infrastructure routière tout près d'un plan d'eau. Le conducteur et une passagère sont morts sur le coup. Un troisième individu, tout aussi mineur, est en piteux état après avoir subi des blessures au niveau du haut et du bas du corps. Il repose entre la vie et la mort. Hasard funeste : il allait célébrer un autre printemps la semaine prochaine. La soirée avait commencé avec une ambiance festive et des indices laissent croire que les victimes ont fait appel à la dive bouteille et qu'ils ont utilisé des articles de fumeur pour consommer une substance prohibée par la loi. L'accident s'est produit quelques heures seulement avant que Dame Nature enfile son manteau d'une blancheur virginale.

Selon des amis des jeunes, qui ont subi un feu roulant de questions de la part des représentants de la loi, cette tragédie laisse un arrière-goût amer. On envisage l'hypothèse que les trois se sont empêtrés dans les méandres d'un triangle amoureux et qu'une querelle entre conjoints a pu éclater à bord du véhicule. Le conducteur, subissant les affres de la jalousie et les contrecoups d'une liaison tumultueuse, ne s'est peut-être pas arrêté à temps parce qu'il rongeait son frein.

L'Association des mères contre le permis de conduire avant 18 ans voit dans ce drame tragique l'occasion de partir en croisade sans passer par quatre chemins et d'engager un autre bras de fer avec le gouvernement. La figure de proue, Colette Ouellette, persiste et signe depuis des lustres. Elle ne croit pas faire une tempête dans un verre d'eau quand elle dit qu'il faut envoyer un signal fort aux autorités compétentes sur les plans provincial et fédéral et remettre les pendules à l'heure. "Depuis la dernière réingénierie ministérielle, nous dénotons un ralentissement de la pro-activité dans ce dossier et pendant ce temps des jeunes meurent inutilement, alors que la vie est déjà un parcours jalonné d'obstacles." Elle conclut en ajoutant dans la langue de Shakespeare : "Yes we can !"

La cerise sur le gâteau serait qu'un autre accident survienne pendant le congé férié qui s'en vient.