6.8.08

TRAME SONORE POUR MONTRÉAL

MONTRÉAL LA NUIT

Who by fire de Leonard Cohen.

D'abord, quelques explications sur les paroles. Cette chanson est inspirée d'une prière juive associée au Yom Kippour, le Jour du Grand Pardon. Cette prière est dédiée à tous ceux qui vont mourir au cours de la prochaine année. Cohen énumère différentes façons de terminer son séjour sur Terre : who by fire, who by accident, who by his own hand... qui va périr par le feu, par accident ou de sa propre main. Il pose ensuite la question : Who shall I say is calling ? Qui ou quoi détermine notre vie et notre mort ? Il y a donc dans cette chanson une indéniable qualité spirituelle, mais un doute est exprimé quant à l'existence même d'un principe divin. La référence à une religion déterminée est ainsi laissée de côté.

Tout ça pour dire qu'il faut écouter cette chanson à 3 heures du matin dans le Parc Laurier ou en marchant sur le trottoir en bordure du parc. Plonger dans la nuit comme on se jette dans ses souvenirs, pendant que tous dorment dans des lits solides. Ça n'a rien de déprimant cette chanson. Au contraire. Ça rappelle simplement le caractère éphémère de la vie.

Take this longing de Leonard Cohen.

Il se trouve que la chanson après Who by fire sur l'album New skin for the old ceremony accompagne aussi très bien la nuit montréalaise. Et comme le Parc Laurier est long à parcourir, on peut écouter sans problèmes l'une et l'autre chanson. Il s'agit cette fois d'une chanson d'amour, un amour impossible parce qu'il n'est pas réciproque. En plein le genre de texte dont Leonard Cohen a le secret.

And everything depends upon / how near you sleep to me
(...)
Let me see your beauty broken down/ like you would do for one you love

Et pis marcher côte à côte de Leonard Cohen dans sa ville natale, c'est toujours une bonne manière de rester en éveil.

MONTRÉAL LE JOUR

Bitches Brew de Miles Davis. C'est le titre d'une pièce et d'un album double : le disque qui a mis en furie les critiques de jazz parce que trop rock. Cette musique est un mélange de styles comme l'est le centre-ville de Montréal. Les solos de trompette et de guitare semblent inspirés par le mouvement des travailleurs qui défilent dans les couloirs du métro. Écraser les bruits de circulation avec la musique de Bitches Brew est une expérience trippative. À écouter dans son iPod aux heures de pointe, matin ou soir.


Suggestions supplémentaires de trame sonore environnementale.


Merci aux amis collaborateurs.

Dans un parc, par temps gris : Vitesse - A statue on easter island

Dans une file d'attente : The Cure - Fight

En marchant dans la dernière tempête d'avril : Laid Back - Sunshine Reggae

En auto par une journée ensoleillée : Sigue Sigue Sputnik - Love missile f1-11

Regarder la pluie tomber à travers une vitre : Louis Armstrong - What a wonderful world

La première journée de soleil avec la chaleur du printemps : The Beatles - Revolution

Peu importe l'endroit, mais dans une situation où la bêtise humaine se manifeste : My Bloody Valentine - Emptiness inside


Dans le métro de Montréal : le requiem de Mozart

Dans les rues de N-D-G : Lemonjelly

À Paris par un dimanche matin d'hiver, près de la Seine, en patin : Chet Baker - Alone together

Dans le faubourg Saint-Jean-Baptiste à Québec au début de l'été : le thème du Festival d'été de Québec

Et pour finir, un témoignage de Mike D :

Puisqu'on parle de bitume, je vais me permettre une petite leçon de vie qui remonte à l'été 1995. Après une nuit aux abords de la trans canada près de Moose Jaw, Simon et moi levâmes le pouce histoire de se rapprocher toujours plus de l'ouest qu'on s'en va!

Un trucker, un vrai, arrête. Un type qui prend ses origines à Charlesbourg, qui fait la route entre Chigago et Medicine Hat et qui a le goût de fumer un peu de hasch avec la jeunesse d'hier qui en garde le souvenir aujourd'hui.

Bref, la trame sonore imposée pour cette traversée ensoleillée des prairies: Billy Idol. Et entre vous, moi et le web, c'était bon! Comme quoi, Dieu a peut-être une utilité pour chacune de ses créations après tout, mais encore faudrait-il que je sois croyant pour m'astreindre à un tel constat!