RÉPONSES À DES QUESTIONS QU’ON SE POSE EN CONSULTANT SON ALBUM SOUVENIR D’IMAGES MENTALES PIS EN RÉALISANT QUE LE FLASH A FONCTIONNÉ JUSTE UNE FOIS SUR DEUX.
« Veux-tu ben me dire pourquoi Rio de Janeiro a été la capitale du Brésil à partir de 1763 et ce jusqu’à la construction de l’actuel centre du pouvoir, Brasilia ? », comme se plaît à demander mon enfant intérieur qui a sûrement suivi des cours enrichis.
Salvador de Bahia a été la capitale brésilienne durant plus de deux siècles. De là, on exportait vers l’Europe les tonnes de sucre produit sur les terres voisines.
En 1711, la Villa Rica d’Ouro Preto a obtenu le titre de cidade (ville). La population augmentait sans cesse en raison de la présence d’importants gisements d’or. Au cours du dix-huitième siècle, la production aurifère du Brésil a dépassé le volume total de ce que l’Espagne avait extrait de ses colonies durant les deux siècles antérieurs. Ouro Preto comptait parmi les villes les plus riches des Amériques.
Les valeurs spirituelles se ternissaient au contact de l’or. Les prêtres profitaient de leur immunité religieuse pour se livrer à la contrebande. Ils cachaient l’or à l’intérieur d’effigies sacrées en bois. Le problème était tel que la Couronne portugaise a interdit l’établissement de n’importe quel ordre religieux dans le district minier.
On pourrait croire que l’or est un aphrodisiaque qui rend fertile : la population de tout le pays s’est multiplié par onze pendant le siècle doré. En fait, ce sont surtout les 300 000 immigrants portugais qui ont contribué au boom démographique, un contingent supérieur à ce que l’Espagne a fourni à toutes ses colonies.
Ouro Preto (Or Noir) – maintenant reconnu par l’Unesco patrimoine de l’humanité, au même titre que le déhanchement des Brésiliennes – se trouve dans l’État du Minas Gerais, dont les frontières touchent à celle de Rio de Janeiro. Comme le port de Rio était la plus proche liaison avec le Portugal, la ville est devenue le centre du nouvel axe économique et politique du pays. Rio n’était alors qu’une modeste ville où on vendait sur les trottoirs des DVD pirates du dernier one man show de Montesquieu à l’Académie française.
« Pis à part de ça, pour kossé faire que les Portugais – ces sympathiques arriérés mentaux, pour reprendre la description lapidaire du linguiste et canotier Simon Légaré – ont pas faite la grosse piastre avec leur colonie brésilienne ? », que j’entends dans mon loft intérieur quand je supplie mes regrets de me parler d’autre chose que du fait que je ne suis pas devenu un pianiste cubain.
En 1703, à dix heures moins quart moins vingt, le Portugal et l’Angleterre ont signé le traité de Methuen. En échange de certains privilèges commerciaux pour ses vins, le Portugal et ses colonies ouvraient leur marché aux manufactures britanniques. Oulala… La gaffe, mes amis. Probablement que certains fonctionnaires avaient abusé sur le Porto pendant les négociations. Étant donné le déséquilibre du développement industriel, en faveur de l’Angleterre, l’accord signifiait la ruine des entreprises locales.
Ce n’est pas tout. Le Portugal a jugé important de montrer aux empires d’à côté qu’il était très bien capable de gâcher son avenir économique tout seul comme un grand. À en juger par les décisions suivantes : au Brésil : en 1715, interdiction de faire fonctionner les raffineries de sucre ; en 1729, il devient criminel de construire des nouvelles routes dans la région minière ; en 1785, la Couronne ordonne d’incendier les ateliers et les manufactures.
Déjà que l’Angleterre et la Hollande réussissaient à intercepter, de manière illicite, la moitié de l’or envoyé au Portugal en guise d’impôt royal, les voies légales d’enrichissement appartenaient aussi aux Anglais. Un premier ministre portugais réussit à comprendre la gammik en 1755. La métropole de Lisbonne s’est transformée en simple intermédiaire. Le ministre s’exclame (en mettant beaucoup d’emphase sur les deux points on ouvre les guillemets) : « Les Anglais ont conquis le Portugal sans les inconvénients d’une guerre de conquête. Les agents britanniques possèdent la totalité du commerce portugais. Même les esclaves noirs dans les mines du Brésil sont habillés par les Anglais. »
« Ah ben coudon… je t’dis que ouin hein… Asteur va falloir seurprendre pour devenir maître de l’univers ** », a répondu en chœur le peuple portugais.
Nos amis lusophones, aussi avides de gloire passée que de morue salée, peuvent se consoler en rappelant à leurs voisins européens qu’ils ont vaincu l’Angleterre durant le dernier Euro de football… Pour tout de suite, on va refouler dans notre inconscient le souvenir de la défaite contre la Grèce en finale.
** Traduction libre.
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