Une ligue, une ville.
Article publié dans le journal Québec Soccer, octobre 2006.
Maintenant que les experts argentins ont analysé sous tous les angles possibles la performance de leur pays au Mondial et oublié la défaite contre l’Allemagne, ils peuvent se concentrer sur la ligue nationale de l’Argentine. La nouvelle saison de football a débuté le 4 août dernier.
Depuis 1991, les vingt clubs de première division disputent deux championnats nationaux : Apertura (ouverture) et Clausura (fermeture). Dans chacun des championnats, les équipes jouent dix-neuf matchs, soit un contre chaque rival. Boca Juniors, ancien club du légendaire Diego Maradona, a remporté les deux dernières éditions. Ces succès ont permis à l’entraîneur Alfio « Coco » Basile d’obtenir le poste de directeur technique de la sélection nationale.
Plus d’un tiers de la population de l’Argentine habite la région métropolitaine de Buenos Aires. La vie politique et économique perd de son éclat au-delà des limites provinciales de Buenos Aires. La première division est le reflet de la situation du pays. Sur les vingt équipes, six d’entre elles évoluent dans un stade de la capitale fédérale. Huit autres jouent dans les municipalités voisines d’Avellaneda, de La Plata, de Banfield, de Lanús et de Quilmes. Quatre provinces du centre et du nord-ouest se partagent les six équipes restantes.
Chaque saison, les noms de cinq équipes reviennent parmi les favoris : Boca Juniors, River Plate, Racing, Independiente et San Lorenzo. Deux clubs de Buenos Aires se distinguent parmi l’élite du foot argentin. Depuis 1931, River Plate a remporté 32 titres nationaux et Boca Juniors, son éternel rival, en a gagné 23.
Le début d’une nouvelle saison signifie le départ des espoirs vers l’Espagne, l’Italie ou l’Angleterre. Liverpool aurait offert près de douze millions d’Euros à River Plate pour obtenir les droits de Gonzalo Higuaín, un attaquant de dix-huit ans. L’Argentine perd aussi ses meilleurs éléments au profit de son frère ennemi, le Brésil. Carlitos Tevez et Javier Mascherano, deux joueurs importants de la sélection nationale, jouaient avec les Corinthians de São Paulo avant leur transfert en Angleterre.
À l’inverse, les joueurs en fin de carrière viennent brûler leurs dernières cartouches en Argentine. Parmi les vétérans qui reviennent au pays, il faut souligner les noms de Juan Sebastian Verón et de Cristian González, qui jouaient tous deux pour l’Inter de Milan. Même s’il était convoité par des clubs européens, ainsi que Boca et River, Verón a préféré signer un contrat avec le modeste club Estudiantes, au sein duquel il a commencé sa carrière professionnelle. Pour sa part, « Kily » González est retourné jouer dans sa ville natale, Rosario.
Les salaires ne sont pas comparables à ceux des puissantes ligues européennes, mais un joueur vedette peut gagner jusqu’à un million et demi de pesos argentins par année (environ 500 000 dollars américains). Après le championnat brésilien, celui de l’Argentine est le plus important d’Amérique du Sud. Les meilleurs joueurs de la Colombie, du Paraguay et de l’Uruguay sont recrutés par les aspirants au titre de champion des tournois Apertura et Clausura.
L’Argentine n’a pas remporté la Coupe du Monde, mais le pays avait tout de même un représentant dans l’équipe gagnante : le milieu de terrain Mauro Camoranesi. Cet Argentin, qui possède la citoyenneté italienne depuis quelques années, a débuté sa carrière professionnelle à 50 kilomètres de Buenos Aires, en portant les couleurs du club Gimnasia de La Plata. S’il connaît autant de succès en Europe, il le doit en bonne partie à son expérience acquise sur les terrains argentins.
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