Préambule destiné au profane : Romário est un joueur de foot. Il joue à l’attaque. Il a été l’un des artisans de la victoire du Brésil en finale de la Coupe du Monde 1994. Son surnom est Baixinho (Ti-Cul).
INSTRUCTIONS À L’USAGE DU PARTISAN QUI VEUT ENTRER DANS LE STADE SÃO JANUARIO À RIO POUR VOIR UNE PARTIE DE FOOT ENTRE SON ÉQUIPE, LE FLUMINENSE, ET VASCO DA GAMA, L’ÉQUIPE DU LÉGENDAIRE ROMÁRIO QUI, À 39 ANS, N’EST PLUS CE QU’IL ÉTAIT MAIS QUAND MÊME IL EST PAS PIRE QUE GUY LAFLEUR AVEC LES NORDIQUES DE QUÉBEC OU GORDIE HOWE AVEC LES WHALERS DE HARTFORD.
1. D’abord, se procurer un billet. On peut souvent en avoir à meilleur prix dans la rue. Ce sont des billets en surplus inutilisés par les socios (actionnaires du club). En théorie, la revente est interdite, mais bon si le président du Brésil se permet de regarder un DVD pirate à bord de son avion officiel… Prix du billet dans les estrades populaires : 10 reais (environ 5 dollars canadiens).
2. Assurez-vous d’être dans la section aux couleurs de votre équipe. Les billets sont différents. À l’intérieur du stade, une clôture et une quinzaine de policiers armés séparent les visiteurs des partisans locaux. Sinon, votre programme de soins de santé refusera de rembourser les frais d’hôpitaux durant votre séjour de trois semaines dans le coma.
3. Si la partie commence à 18h10 et que vous êtes encore dans la rue à 18h05, ne vous inquiétez pas. C’est normal. Vous serez étonné de la vitesse à laquelle on peut faire entrer 10 000 personnes dans la section populaire.
4. Évitez de sympathiser avec les 150 membres de la Torcida Jovem Vasco. Ceux-là qui courent autour du stade en scandant les slogans de la victoire. C’est un groupe organisé de supporters. Ils sont là pour chercher le trouble. En règle générale, ils n’ont pas de billets et attendent la meilleure occasion pour forcer l’entrée du stade.
5. N’hésitez pas à traîner un mouchoir que vous pourrez mettre sur votre nez et votre bouche quand les gaz lacrymogènes atteindront votre section de la file d’attente. Si vos muqueuses sont touchées, procurez-vous une bière très froide. Il y a des dizaines de vendeurs qui se promènent dans les rues avec leur glacière. À Rio, on peut boire n’importe où, n’importe quand.
6. Méfiez-vous des chevaux de la Police Militaire. Les cris enragés des milliers de partisans et les sirènes des camions tendent à les rendre nerveux. La situation est pire quand l’hélicoptère de la police descend à basse altitude. On ne sait jamais comment ces animaux peuvent réagir.
7. Si vous regrettez le bon vieux temps des tournois de Rummy et de Uno en famille, entamez la conversation avec la femme de 70 ans derrière vous. Elle saura booster votre feu sacré et vous apprendra comment on insultait les forces de l’ordre durant la dictature militaire (1964-1983).
Score final
VASCO 2
FLUMINENSE 0
Deux buts de Romário : penalty en début de match et sur échappée à la fin de la deuxième demie.
Après la partie…
1. Acceptez l’invitation de cet avocat à venir prendre un verre avec sa famille dans son appartement à Copacabana. Le whisky est très bon.
2. Vous saurez capter l’attention de vos hôtes en racontant comment se pratique la pêche au petit poisson des chenaux à Sainte-Anne-de-la-Pérade.
MŒURS BRÉSILIENNES
Depuis mon arrivée, il y a eu cinq jours de congé (fête religieuse, journée nationale…) en six semaines.
Celui de cette semaine tombe un mardi.
Voyons voir comment les fonctionnaires brésiliens préparent leur agenda.
« Mais comme on travaille pas mardi, ça vaut la peine de se demander c’est quoi ça donne de rentrer lundi. On va commencer à se mettre dans le beat et Pif ! Paf ! Pouf ! Un congé. Tout le monde va être déstabilisé. J’ai peur que le rendement des employés soit affecté. Ce serait plus safe de commencer mercredi. »
Conclusion : lundi est aussi jour férié.
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