NÂO 64 %
SIM 36 %
En très grande majorité, les Brésiliens ont dit non à la prohibition du commerce des armes à feu. La réponse a été négative dans les 26 États et dans le district fédéral de la capitale Brasília. Dans l’État de Rio Grande do Sul, où se trouve la ville de Porto Alegre, 86,83% de la population a voté contre la prohibition.
Si le gouvernement de Lula espérait que ce référendum lui permette de faire oublier les scandales de corruption et de gagner en popularité, il faut tirer un constat d’échec. Le message est clair : pas question de renoncer à un droit si l’État n’est pas en mesure d’assurer notre sécurité.
(La tendance actuelle, au sein de la classe moyenne aisée, consiste à payer un garde du corps le samedi soir pour accompagner les ados durant leur trip d’extasy. Le colosse armé peut intervenir s’il y a une tentative d’assaut sur la personne de son client.)
Les Brésiliens se méfient du discours des institutions fédérales. Les problèmes de sécurité publique atteignent des proportions inégalées. Faisons appel à nos amies les statistiques pour illustrer la situation. En 2004, aux Etats-Unis, un pays de 280 millions d’habitants, reconnu pour être un endroit violent, il y a eu environ 16 000 meurtres. La même année, au Brésil, le poids lourd sud-américain de 180 millions de citoyens, le nombre de meurtres s’élevait à 46 000. Presque trois fois plus. Il y a une véritable guerre civile…
Policiers et militaires n’ont pas la confiance entière de la population. Une grande partie de la population a vécu sous la dictature militaire de 1964 jusqu’au milieu des années 80. Dans plusieurs cas, ce sont les policiers qui vendent les armes aux trafiquants de drogues. Les coupables ne sont pas toujours punis. La minorité de Brésiliens bien nantis pensent qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes quand il est question de protection.
(En octobre 1992, après une rébellion dans la prison de Carandiru, 111 prisonniers sont tués par la police. Le colonel Ubiratan Guimarães a été condamné à 632 ans de prison pour cet abus de pouvoir. Comme il a fait appel de cette décision, il demeure en liberté jusqu’à son nouveau procès. Pour l’instant, il est député dans l’état de Sao Paulo.)
D’autre part, on craignait que la prohibition ait les mêmes effets que la prohibition américaine de l’alcool durant les années 30 : il n’y a jamais eu autant de contrebande qu’à cette époque. Le Brésil partage un total de 17 000 kilomètres avec ses voisins sud-américains. Peu de gens croyaient que le gouvernement serait en mesure d’empêcher un trafic qui, de toute manière, existe déjà aux frontières du Paraguay.
La question du référendum est réglée : on peut continuer, au grand plaisir des lobbys des marchands d’armes, à se procurer un pistolet ou une carabine. Maintenant, il faudrait rappeler à ces mêmes lobbys qu’il demeure interdit d’acheter un juge, un ministre ou un arbitre de foot.
SIM 36 %
En très grande majorité, les Brésiliens ont dit non à la prohibition du commerce des armes à feu. La réponse a été négative dans les 26 États et dans le district fédéral de la capitale Brasília. Dans l’État de Rio Grande do Sul, où se trouve la ville de Porto Alegre, 86,83% de la population a voté contre la prohibition.
Si le gouvernement de Lula espérait que ce référendum lui permette de faire oublier les scandales de corruption et de gagner en popularité, il faut tirer un constat d’échec. Le message est clair : pas question de renoncer à un droit si l’État n’est pas en mesure d’assurer notre sécurité.
(La tendance actuelle, au sein de la classe moyenne aisée, consiste à payer un garde du corps le samedi soir pour accompagner les ados durant leur trip d’extasy. Le colosse armé peut intervenir s’il y a une tentative d’assaut sur la personne de son client.)
Les Brésiliens se méfient du discours des institutions fédérales. Les problèmes de sécurité publique atteignent des proportions inégalées. Faisons appel à nos amies les statistiques pour illustrer la situation. En 2004, aux Etats-Unis, un pays de 280 millions d’habitants, reconnu pour être un endroit violent, il y a eu environ 16 000 meurtres. La même année, au Brésil, le poids lourd sud-américain de 180 millions de citoyens, le nombre de meurtres s’élevait à 46 000. Presque trois fois plus. Il y a une véritable guerre civile…
Policiers et militaires n’ont pas la confiance entière de la population. Une grande partie de la population a vécu sous la dictature militaire de 1964 jusqu’au milieu des années 80. Dans plusieurs cas, ce sont les policiers qui vendent les armes aux trafiquants de drogues. Les coupables ne sont pas toujours punis. La minorité de Brésiliens bien nantis pensent qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes quand il est question de protection.
(En octobre 1992, après une rébellion dans la prison de Carandiru, 111 prisonniers sont tués par la police. Le colonel Ubiratan Guimarães a été condamné à 632 ans de prison pour cet abus de pouvoir. Comme il a fait appel de cette décision, il demeure en liberté jusqu’à son nouveau procès. Pour l’instant, il est député dans l’état de Sao Paulo.)
D’autre part, on craignait que la prohibition ait les mêmes effets que la prohibition américaine de l’alcool durant les années 30 : il n’y a jamais eu autant de contrebande qu’à cette époque. Le Brésil partage un total de 17 000 kilomètres avec ses voisins sud-américains. Peu de gens croyaient que le gouvernement serait en mesure d’empêcher un trafic qui, de toute manière, existe déjà aux frontières du Paraguay.
La question du référendum est réglée : on peut continuer, au grand plaisir des lobbys des marchands d’armes, à se procurer un pistolet ou une carabine. Maintenant, il faudrait rappeler à ces mêmes lobbys qu’il demeure interdit d’acheter un juge, un ministre ou un arbitre de foot.
1 commentaires:
C'est bien d'avoir un tel informateur. J'apprends la nouvelle en te lisant. Merci! Dis, les gens se sont prononcés en grand nombre? T'as rencontré des gens qui, eux, étaient en faveur de cette prohibition? Y a-t-il encore des gens qui croient qu'on peut être idéaliste et se dire que la prohibition aurait pour conséquence une diminution de la violence? Encore une question: au jour le jour, tu la sens bien cette violence qui semble être partout? Si c'est le cas, j'ai le goût de te demander : parfois, te demandes-tu ce que tu fais là?!!
À bientôt.
Isabelle
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