Que violência...
Jeudi, deux députés en viennent aux coups durant la session parlementaire. Ils sont séparés par un membre du Parti Communiste (le seul parti athée du Brésil) qui s'est exclamé : "Pour l'amour de Dieu, cessez de vous battre !".
Vendredi, un homme de 23 ans est tué par deux adolescents (17 et 14 ans) qui voulaient mettre la main sur son scooter. Trois balles lui ont transpercé le crâne.
Samedi, à la fin d'une partie de football (Palmeiras versus Botafogo), la police militaire abat un partisan. Les autorités croyaient qu'il s'agissait d'un criminel dangereux, alors que la victime venait demander leur aide. Edilson Santos fuyait un groupe d'agresseurs.
Le 23 octobre prochain, un référendum national se tiendra sur la question de la prohibition des armes à feu. Chaque année, environ 35 000 personnes meurent des suites d'une blessure par balles. Le débat entre tenants du Oui et du Non occupe toute l'actualité.
Même si les Brésiliens déplorent cette violence, ils en sont témoins ou victimes à chaque jour. Les manifestations d'agressivité se retrouvent jusque dans les émissions de télévision consacrées au divertissement le plus futile.
Le version brésilienne des insolences d'une caméra en est un bon exemple. Les sketchs se terminent très souvent par une bataille entre la victime et le farçeur. Par exemple, un vendeur de rue propose aux clients un nouveau type de sacs à vidanges. Un passant accepte d'essayer le produit. Le vendeur lui remet des sacs déjà rempli de déchets. En moins d'une minute, le passant devient furieux et s'en prend au vendeur. Les membres de l'équipe technique doivent intervenir en criant que tout ça est un coup monté. Le sketch est repris 5 ou 6 fois et la conclusion est toujours la même : la victime saute au cou du comédien.
Dans l'avion entre São Paulo et Rio de Janeiro, j'ai assisté à une projection de sketchs semblables réalisés à Montréal par l'équipe Juste pour Rire. Je reconnaissais certains endroits comme le parc Laurier ou le boulevard Saint-Laurent. Les Brésiliens adorent cette émission. Ils se tapent sur les cuisses à chaque punch.
Entre autres sketchs, j'ai retenu celui-ci : la scène se déroule dans un dépanneur. On fait croire à la victime que sa carte de guichet ne fonctionne plus. Le caissier échappe la carte derrière le comptoir et saisit une réplique. Il découpe la fausse carte devant un client étonné qui n'a rien vu aller. Bien sûr, le Québécois peut dire des gros mots, mais il ne perd pas le contrôle au point de donner des coups de pied. La même blague au Brésil se serait terminée dans un bain de sang.
Pas besoin de vous inquiéter, une furieuse urgence de vivre fait contrepoids à cette violence fondamentale.
Je vous laisse avec un classique de l'humour brésilien :
Saint-Pierre demande à Dieu : "Je sais bien que vous êtes Tout-Puissant et que votre CV contient une foule d'expériences intéressantes, mais je me pose des questions concernant un pays que vous venez de créer.
Le territoire est immense. Il n'y a jamais d'ouragans, de tremblements de terre ou autres catastrophes naturelles. Les récoltes seront abondantes, jusqu'à 3 par année. On va pouvoir y faire pousser des tonnes de café et de cacao (et attendre que quelqu'un invente le chocolat noir aux éclats de café). Il y a une variété incroyable de plantes, d'oiseaux, de plantes et d'animaux. La plus grande forêt vierge au monde se trouve dans ce pays. Des milliers de kilomètres de plage sur tout le littoral. Le soleil brille à l'année longue. Les habitants n'auront jamais à pelleter de la sloche ou à parler de la température avec le voisin d'en face.
Vous ne trouvez pas que ce pays va avoir un avantage trop grand sur les autres. Je ne reconnais plus vos principes d'égalité universelle. Peut-être qu'inconsciemment... pas que je veux insinuer quelque chose sur votre enfance... peut-être que vous avez voulu inventer l'impérialisme.
Dieu lui répond : "Fais-moi confiance. Attends de voir le peuple qui va se ramasser là."
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